vendredi 7 juin 2024 , par
Extraits du livre de Jean-Louis Crémieux-Brilhac "La France Libre", pages 1228 à 1231 et 1250, 1251 :
Extraits du livre de Jean-Louis Crémieux-Brilhac "La France Libre" :
Militairement, tout s’est enclenché, pour l’ensemble de la Résistance, le 1° Juin 1944 à 13h30, quand la B.B.C. a commencé à diffuser 160 "messages personnels" mettant en alerte à travers la France tous les responsables de l’action. Le 5 Juin à 21h15, les résistants ont entendu défiler, 16 minutes durant, les 210 messages d’action depuis si longtemps attendus : ordre était donné, d’appliquer immédiatement tous les "plans", dans toute la France. Les messages prescrivaient non seulement les sabotages convenus, mais le passage à la guérilla.
L’heure avait donc sonné !
Treize militaires français du 4° bataillon de parachutistes S.A.S. ont été parmi les tout premiers soldats alliés à prendre pied sur le sol de France, peu après minuit, dans la nuit du 5 au 6 Juin 1944, cinquante minutes avant que les premiers parachutes américains se déploient en Normandie au-dessus de Sainte-Mère-Eglise. Ce modeste détachement avait une mission immense : préparer la coupure des communications entre la Bretagne et le reste de la France !
D’autres bérets rouges ont suivi les nuits suivantes, au total 57 officiers et 418 hommes. Leur chef, le colonel Bourgoin, "le manchot", a été largué à l’aube du 10 Juin, suspendu à un parachute tricolore. La mission complémentaire de Bourgoin est de "provoquer une révolte de grande envergure en Bretagne", en fait, d’y développer la guérilla en liaison avec la résistance.
La réponse de la France résistante allait dépasser tous les espoirs.
Les ruptures de voies, la chute des pylônes électriques alimentant les réseaux ferrés contraignent les Allemands à se rabattre plus qu’ils ne le voudraient sur les transports routiers : ceux-ci sont ralentis par des barrages, des minibombes antipneus, des destructions de ponts, parfois des embuscades. Quant au sabotage des télécommunications, il oblige de plus en plus le commandement ennemi à recourir aux liaisons par radio que les alliés interceptent et décryptent.
Eisenhower, pour qui la Résistance armée fut une "divine surprise", évalue son appoint à l’équivalent de quinze divisions, Eisenhower conclut : sans les patriotes la libération de la France et la défaite de l’ennemi auraient été bien plus longues et nous auraient coûté plus de pertes.
Extraits du livre "De la Maison Rouge... au Maquis de Saffré" :
Le Général De Gaulle venu inaugurer le monument à la mémoire des morts du Maquis de Saffré, en Juin 1950, fit un discours sans ambiguïté : "La magnifique cérémonie d’aujourd’hui est digne de ce qui a été accompli ici il y a six ans. L’action des combattants de Saffré ne doit pas être séparée de celle qui a été menée en France contre l’occupant, à l’extérieur par les Français libres.
TOUT CELA N’EST QU’UN ENSEMBLE ET CONSTITUE LA DEFENSE NATIONALE..."
Tous les principaux responsables du commandement allié ont souligné le rôle et l’importance de la Résistance.
Général Marshall (chef d’état-major des armées américaines) :
"La Résistance a dépassé toutes nos prévisions. C’est elle qui, en retardant l’arrivée des renforts allemands, et en empêchant le regroupement des divisions ennemies à l’intérieur, a assuré le succès de nos débarquements. SANS VOS TROUPES DU MAQUIS TOUT ETAIT COMPROMIS".
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Quatre vingt dix jours qui ont changé le monde : du 3 juin à la fin août 1944