jeudi 6 juin 2024 , par
A l’Est du département du Morbihan, Saint-Marcel est une petite commune d’environ 500 habitants, située à 3 km de Malestroit, Ploërmel est à 15 km au Nord, Vannes à 30 km au Sud-Ouest, Redon à 30 km au Sud-Est.
Au Nord de Saint-Marcel s’étend une région en partie boisée, et une vaste clairière près de la ferme de La Nouette. Tout en étant relativement éloigné des grandes voies de communications, cet emplacement voisin de taillis qui permettaient de camoufler un dépôt d’armes, a été choisi en Février 1943 comme terrain de parachutage et homologué sous le nom de Baleine.
Le Commandant Maurice Guillaudot alias "Yodi", décide que La Nouette servira de base de réception d’armes et de renforts parachutés au moment du débarquement.
Mais le Commandant Guillaudot est arrêté par la Gestapo le 10 Décembre 1943, le Capitaine Paul Chenailler alias "Colonel Morice", le remplace à la tête du réseau "Action" pour le département, il se voit confier par la suite le commandement départemental de l’Armée Secrète par le Général Audibert.
Le 15 Mai 1944, le Commandant Barthélémy alias "Barrat", inspecte les résistants à Malestroit, c’est ce même "Barat" que l’on retrouvera plus tard à Saffré.
Le 22 Mai arrive à La Nouette le Délégué Militaire Régional Valentin Abeille, alias "Fantassin", ce même "Fantassin" envoyé personnel du Général de Gaulle, qui avait passé en revue les maquisards de la Maison Rouge en 1943.
Début Juin, la B.B.C. lance messages sur messages pour ordonner les plans d’actions de la Résistance.
Dans la nuit du 5 au 6 Juin, et les nuits suivantes, le bataillon du Commandant Bourgoin, composé de 500 hommes, est parachuté sur Saint-Marcel, pour exécuter les missions de sabotage et préparer ainsi l’arrivée d’unités plus importantes. Chaque nuit des avions lâchent des containers, à raison de 28 par appareil, le 13 Juin, 25 avions lâchent environ 700 containers, c’est le plus important parachutage de la France occupée.
A partir de là, et jusqu’au jour de la bataille de Saint-Marcel, le 18 Juin, le ciel et les routes du Morbihan vont être le théâtre d’un ballet absolument ahurissant. Il faut, en effet, armer au plus vite, et former le mieux possible des milliers de résistants. C’est par groupes de quelques centaines parfois, que chaque jour des résistants de toute le Bretagne viennent à Saint-Marcel pour recevoir les armes parachutées la nuit, le Maquis de Saffré reçoit à ce moment-là une tonne d’armes à Saint-Marcel.
La totalité des effectifs allemands stationnés en Bretagne est de 150 000 hommes. La force des Maquis pour les cinq départements de la Bretagne est évalué à : Morbihan 7 000, Finistère 1 000, Côtes-du-Nord 2 500, Ille-et-Vilaine 2 500, Loire-Inférieure 6 500, soit un total de 19 500 hommes.
Il importait d’empêcher ou au moins de ralentir les mouvements prévisibles des forces allemandes de Bretagne vers le front de Normandie dont l’appoint pourrait mettre les forces alliées de débarquement dans une situation difficile.
Le 10 Juin arrive le Commandant Bourgoin, et le 13 Juin le Lieutenant-Colonel Willk alias "Olivier", qui est le principal responsable de la Résistance pour toute la région, on le retrouvera lui aussi en forêt de Saffré le 28 Juin.
Les allées et venues des résistants, ainsi que le survol des avions alliés ne peuvent manquer d’attirer l’attention de l’occupant. Le 18 Juin c’est l’attaque du Maquis de Saint-Marcel. Vers 22 heures, le Commandant Bourgoin et le Capitaine Chenailler décident de disperser la base tant que c’est encore possible, à la faveur de la nuit, dans d’assez bonnes conditions. Les hommes regagnent leur maquis d’origine sans rencontrer d’opposition sérieuse.
Le matin du 19 Juin, l’artillerie allemande pilonne le camp de Saint-Marcel vide de ses défenseurs... Se sentant ridiculisés, les allemands terrorisent la population. Ce qui reste des fermes est incendié ainsi que les maisons du bourg de Saint-Marcel.
Voir en ligne : Saint-Marcel (Morbihan), Bois-Joly, Les Hardys-Béhélec, le bourg, 18 - 19 juin 1944