jeudi 12 septembre 2024 , par
, ,Un groupe de Résistants de l’Armée Secrète (A.S.) se trouve également sur Les Touches, le responsable pour Les Touches est Edmond Lepage, son chef étant Félix Boudet de Nort-sur-Erdre.
Edmond Lepage dit "Plâtre", était artisan plâtrier et maçon avec ses enfants, son atelier était un peu plus loin à la sortie du bourg.
Il était responsable pour Les Touches d’un groupe de Résistants de l’Armée Secrète (A.S.), son chef étant Félix Boudet alias "Millerand" de Nort sur Erdre, fondateur avec Joseph Nauleau (qui sera tué lors de l’attaque du maquis de Saffré le 28 Juin 1944) des groupes de Nort-sur-Erdre, sous les ordres de Marcel Letertre de Châteaubriant qui exerce des responsabilités au sein du réseau "Oscar-Buckmaster". Edmond Lepage. est entré dans les Pompiers des Touches en Octobre 1923, le chef de corps est Charles Bouju, il le remplacera en Mai 1946, et après 39 ans de service, quittera le corps en Juin 1962. En 1943-1944 étant adjoint du chef de corps, cette fonction lui permettait de circuler plus librement et donc de recueillir des informations pour la résistance, sur les positions Allemandes.
En Juillet 1944, les Allemands occupèrent le bourg et les environs, semblant vouloir résister, ayant installé un canon, une DCA, sur le Mont-Juillet.
(Photos : Edmond Lepage chef de corps de 1946 à 1962 et le Mont-Juillet).
Anecdote historique : A la sortie du bourg de "Les Touches" route d’Ancenis au lieu dit "Le Calvaire", la route était barrée par des charrettes pour empêcher les convois Allemands de passer. Le Curé, l’Abbé Henri Dupas l’ayant appris se rendit sur place et sermonna les responsables de ce barrage, qui ne tiendrait pas longtemps et surtout qu’il pouvait entraîner des représailles sur la population... la route fût aussitôt dégagée avant l’arrivée des Allemands.
1940 l’armée française est mise en déroute les allemands victorieux paradent...
Nantes occupée par les allemands à partir du 19 Juin 1940, Châteaubriant dès le 17 Juin 1940, les allemands sont à Riaïllé le 20 Juin 1940
Souvenirs d’une personne qui avait 14 ans en 1940 :
Elle se souvient des soldats allemands qui défilaient au pas de l’oie route d’Ancenis, ils traversaient le bourg des Touches du Mont-Juillet au Calvaire, c’était impressionnant.
Les allemands étaient cantonnés dans le pré à l’ouest du cimetière, terrain où avaient lieu les kermesses, ils étaient sous les chênes sur le bord du collinet.
Après le départ des allemands, le long du collinet on a trouvé des grenades à manches.
Certains allemands étaient cantonnés sous un grand marronnier dans le pré d’Alice Tiger à l’ouest du collinet.
La Résistance s’organise.
1944 après le débarquement des alliés les allemands se replient...
Le bourg étant occupé par les Allemands, avec une DCA sur le Mont Juillet, en cas de bombardement par les Alliés, il avait été prévu des abris en dehors du bourg. Ce genre d’abri qui pouvait accueillir un certain nombre de personnes, était une tranchée fermée au-dessus par des planches recouvertes de terre et de branchages pour le camouflage.
Extraits des mémoires d’un maquisard
Nous savions qu’il existait un autre groupe de Résistance dans la commune, plus discret, moins nombreux que le nôtre, qu’il comptait parmi ses affiliés : Louis Fougère, la maison Pierre Marchand, du Meix, et même le boulanger, Félix Foucaud, chargé, disait-on, du ravitaillement, dont l’animateur était, nous nous en doutions, Cadiou, "commandant Joseph". J’avais connu ce Cadiou au cours de l’hiver 40-41, lorsque je travaillais à la mairie, lui étant marié à l’institutrice. Il m’arrivait souvent de le rencontrer. C’était un homme poli, mais froid et distant. Il avait été, dit-on, candidat député communiste. Bientôt poursuivi par la police vichyssoise, il avait été compromis dans un vol important opéré au château de Lucinière, au profit de la cause. Il se caché longtemps chez P.Marchand où il faillit bien être pris un jour.
A la suite d’imprudences de Louis, Louis Fougères, très fin observateur, avait éventé notre groupe. Il réussit à être à peu près au courant de nos faits et gestes, et lui-même finit par causer de son groupe, d’abord avec Louis et Pierre Martin, plus tard, avec moi.
J’eus l’intention de demander Maurice Lepage pour notre groupe, étant à travailler avec son père et ses frères dans le village. Je le pris à part et lui demandais s’il n’aimerait travailler au salut de la Patrie en entrant dans la Résistance. Il me dit qu’il faisait partie d’un groupe, lui et son père et plusieurs autres jeunes du bourg qu’il me nomma bien que je ne lui demandais aucun détail, et que, de mon côté, je ne dis rien et ne nommais personne. Le lendemain soir, son père vint me trouver et me dit qu’il appartenait à l’Armée Secrète (A.S.), qu’il était chef pour Les Touches et que son chef était Félix Boudet, de Nort, et le chef au-dessus était le malheureux Letertre, de Châteaubriant, qui venait d’être arrêté par les Allemands. Pour moi, je ne dis rien de plus. Je convins seulement avec lui que nous garderions le secret de nos entretiens. Je n’avais rien dit de compromettant, lui, avait été moins sobre que moi. Il devait dire quelques mois plus tard, dans une maison du village, qu’un groupe de résistance existait dans le quartier. Je me félicitais de n’avoir cité aucun nom. Louis commit une maladresse, en allant leur reprocher leur indiscrétion, il se faisait connaître ainsi à eux.
Si je ne me trompe, ce dut être le 29 Juillet que j’eus la visite de Pierre Rialland. Nous étions à charroyer le blé. Il ne resta pas longtemps. Il ne voulut ni boire ni manger, avec sa sobriété habituelle. Il repartit bientôt. Il allait sans doute rejoindre son compagnon, Francis Paitier, avec qui il voyageait ordinairement. C’est eux qui avaient déposé, un soir, une gerbe au monument aux morts, avec l’inscription "A nos camarades, morts pour la France, on les vengera." Des personnes prudentes enlevèrent le lendemain, cette inscription. Je ne savais pas que je voyais pour la dernière fois Pierre. Je le croyais verni, il avait tant de sang-froid. Le...., les Boches vinrent installer un canon sur le Mont-Juillet, une DCA., disait-on. Ce qui ne faisait guère sourire les gens des environs. Puis, les Boches occupèrent le bourg et les environs, semblant vouloir s’installer pour résister. Il fallait donc s’attendre à voir la contrée ravagée. Ils restèrent quelques jours, creusèrent des trous. Ils paraissaient fatigués, disait-on.
Ils essayèrent de voler des chevaux, des harnais, des charrettes. Le maire, Monsieur Hodé, homme faible, leur résista fermement, malgré les menaces des officiers.